Entre 1840 et 1845, le gouvernement d’Adolphe Thiers fait construire des fortifications qui englobent les 12 arrondissements de Paris et sa proche banlieue (par exemple, la cité de Montmartre). Au pied de l’enceinte (34 km de long), l’armée demande l’établissement d’une zone de 250 mètres de large où il est interdit de réaliser des constructions.
Ce terrain, dit « la zone », va rapidement accueillir dès 1880 des baraques de fortune, tolérées par l’armée, où habitent surtout des familles pauvres qui ne peuvent pas se loger à Paris. Leurs conditions de vie sont insalubres, sans électricité ni égouts.
Les habitants de la zone du Kremlin-Bicêtre sont obligés de puiser leur eau à une fontaine de l’avenue de Fontainebleau.
À la veille de la Première Guerre mondiale, le maire Eugène Thomas estimait que près de 2 000 personnes vivaient dans la zone du Kremlin-Bicêtre, devant la porte d’Italie et le long des rues Blanqui et de Bel-Air. Dans les années 1920-1930, on y trouve une population ouvrière, comme au Kremlin-Bicêtre, mais avec une part importante de chiffonniers et de brocanteurs (marché aux puces de l’avenue de Fontainebleau) ainsi que de main-d’œuvre immigrée (principalement arméniens et italiens).
Sous l’occupation (1940-1944), le gouvernement de Vichy autorise la ville de Paris à acquérir des terrains de la zone et à commencer à expulser les zoniers. La zone de Gentilly abritait un réseau de résistance, notamment une imprimerie clandestine découverte par la Gestapo. Les forces d’occupation allemandes demandent la démolition de plusieurs cités zonières pendant la guerre.
Après 1945, les terrains ont peu à peu laissé place à des immeubles d’habitations, des équipements publics et surtout au boulevard périphérique.